Le concept d’ascenseur spatial n’est pas qu’un divertissement pour les amateurs de science-fiction. Les chercheurs en astronautique l’étudient avec le plus grand sérieux, comme une alternative possible aux fusées.
Présent dans le roman de science-fiction « Les Fontaines du Paradis » d’Arthur C. Clarke et dans le conte pour enfants « Charlie et le Grand Ascenseur de Verre » de Roald Dahl, le concept d’ascenseur spatial intéresse aussi sérieusement les scientifiques.
Le premier chercheur à s’être penché sur la question, en 1895, a été le Russe Constantin Tsiolkovski : il a imaginé une tour assez haute pour permettre des mises en orbite de charges.
Plus d’un siècle plus tard, l’idée a été reprise par… la NASA. En 2012, l’agence spatiale américaine a lancé le « Strong Tether Challenge », offrant 2 millions de dollars à toute entreprise capable de mettre au point un câble assez long, léger et résistant pour dépasser l’orbite géostationnaire de la Terre, à plus de 35000 km d’altitude. À ce jour, aucun ingénieur n’a réussi à relever le défi…
La piste des nanotubes de carbone
Le CNES (Centre National d’Études Spatiales), de son côté, expose aujourd’hui, très sérieusement, l’intérêt de l’ascenseur spatial : celui-ci pourrait constituer un mode de propulsion plus économique que les fusées actuelles.
Les chercheurs, néanmoins, se heurtent au problème du matériau d’un tel dispositif, qui doit être à la fois suffisamment léger pour résister à son propre poids, et d’une solidité extrême.
Compte tenu de la grande quantité de débris spatiaux en orbite autour de la Terre, et sachant qu’un véhicule tel que la Station Spatiale Internationale (ISS) se déplace à la vitesse de 28000 km/h, la rupture d’un câble de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres causerait des dégâts colossaux sur la Terre. Il n’empêche, les nanotubes de carbone, découverts en 1991, constituent la principale piste envisagée. Mais il faudrait maîtriser sa fabrication à des volumes… astronomiques.
Laurence Despins