Avant de s’élever au sommet des gratte-ciels, les tous premiers ascenseurs descendaient au fond des mines. Retour sur une invention du 19e siècle.
De l’invention du treuil, sous l’Égypte antique, jusqu’au 18e siècle, ds moyens de levage de diverses sortes ont été employés pour la manutention de charges et, plus rarement, pour le transport de personnes. Il faut attendre la 1ère Révolution industrielle, au début du 19e siècle, pour voir apparaître les premiers « vrais » ascenseurs, entraînés par des machines.
« À cette époque, rappelle Michel Chalaux, ingénieur conseil et auteur de recherches historiques sur l’ascenseur, le développement sans précédent des sciences et des techniques donne naissance à de nombreux établissements que l’on appellerait aujourd’hui des start-up. » La course à l’innovation est lancée ! En 1829, le premier ascenseur mécanique à usage public, nommé « ascending room », est installé par l’inventeur britannique Thomas Hornor à Londres.
Cordes et machine à vapeur
Ce nouveau type d’appareil se développe d’abord pour répondre aux besoins des entreprises d’extraction minière, et descendre ainsi à plusieurs centaines de mètres sous terre. Plus tard, en se perfectionnant, les ascenseurs valoriseront les immeubles de grande hauteur, notamment à New York.
« Ces appareils sont actionnés par des machines à vapeur, explique Michel Chalaux. Le volant de la machine entraîne un tambour de traction sur lequel s’enroulent encore des cordes. Les câbles en acier apparaissent bien plus tard, dans les années 1870. » En 1849, l’idée d’ajouter un contrepoids s’impose pour faire monter les ascenseurs plus haut et plus vite, en surmontant la limite imposée par les tambours. Mais les accidents restent fréquents.
Le système de « parachute », qui empêche la cabine de tomber en cas de rupture des cordes, est imaginé dès 1845 par l’ingénieur des mines Jean-Baptiste Machecourt, puis perfectionné dans une mine de la Nièvre. En 1854, la démonstration publique de l’efficacité de ce dispositif de sécurité, à New-York, par l’industriel Elisha Graves Otis, sonne le début de la commercialisation des ascenseurs à plus grande échelle, à destination des grands édifices.