Qu’est la deep tech ? Zoom sur l’innovation de rupture
La deep tech désigne les nouvelles technologies de pointe développées par certaines start-ups. Ces innovations sont susceptibles d’apporter des avancées radicales dans le domaine de la santé ou encore de la lutte contre le réchauffement climatique.
Depuis 2019, la « deep tech » fait l’objet d’un plan de développement lancé par Bpifrance. En effet, elle concentre l’intérêt d’acteurs de l’innovation et des pouvoirs publics. La deep tech désigne des projets porteurs d’innovation de rupture, qui repoussent les frontières technologiques. Selon Arnaud de la Tour, président de la société Hello Tomorrow, « il s’agit de technologies émergentes, qui sortent généralement à peine de la phase de recherche et nécessitent beaucoup de R&D pour atteindre leur plein potentiel, tout en ayant déjà des applications concrètes ».
L’intelligence artificielle, les nouveaux matériaux, les techniques de séquençage et d’édition du génome ou encore les nanotechnologies entrent dans la catégorie deep tech. Considérées séparément, ces technologies sont prometteuses, mais leur combinaison démultiplie leur potentiel. « La révolution sur le point d’arriver en matière de bioproduction constitue un bon exemple. Cela consiste à produire en utilisant le vivant comme usine. Les avancées dans ce domaine sont le fruit d’une convergence entre les biotechnologies, la robotique et le machine learning », image le spécialiste.
La recherche de pointe, un pari d’avenir
Bpifrance a mis au point un ensemble de références pour identifier les projets deep tech. Selon l’organisme, ils se distinguent par un fort lien avec le monde de la recherche, qu’ils soient développés par des sociétés, des laboratoires, des start-ups ou des grandes entreprises.
Arnaud de la Tour constate qu’après une vague d’innovations où le transfert technologique se faisait souvent du monde académique vers les grands groupes, il y eu une deuxième vague durant laquelle les start-ups ont porté les innovations, notamment dans le domaine des biotechnologies et du digital. Aujourd’hui, les start-ups ont un rôle prépondérant dans la recherche de pointe. C’est tout un écosystème incluant des chercheurs, des jeunes sociétés innovantes, des investisseurs, des grands groupes, mais aussi des incubateurs et des accélérateurs, qui se met en place autour des deep tech.
Des technologies à haut potentiel, mais au développement long
Selon Bpifrance, les deep technologies ont pour caractéristique de lever des verrous technologiques forts. Elles sont donc perçues comme un avantage très différenciant. Les innovations issues de la deep tech sont difficilement réplicables. Leur développement, long et complexe avant mise sur le marché, nécessite d’importants financements.
Grâce aux innovations radicales qu’elles sont capables d’apporter, les deep tech pourraient constituer des éléments de réponse aux grands défis de l’époque actuelle.
Arnaud de la Tour note que près de la moitié des start-up du secteur s’attaquent à des problèmes de santé et que 30 % d’entre elles s’intéressent de près au changement climatique et au développement durable. Selon lui, « les deep tech sont des déclencheurs des transitions industrielles. Nous en avons besoin pour produire différemment et décarboner notre économie ». De quoi expliquer l’intérêt des pouvoirs publics, des entreprises et des investisseurs.