Le bâtiment, acteur phare de la transition écologique
Actuellement, les bâtiments émettent 20 % des gaz à effet de serre. Le secteur du bâtiment se place donc comme un des principaux acteurs de la transition écologique et énergétique. Pour lui permettre d’évoluer, il faut repenser les méthodes de construction.
Les bâtiments écologiques, la solution face à la pollution atmosphérique
Pour lutter contre le réchauffement climatique, le « verdissement » des bâtiments est une excellente option.
À Strasbourg, la tour de logements Elithis produit plus d’énergie que n’en consomment ses habitants. À Bordeaux, La Florestine est une tour de logements sociaux chauffée par la chaleur de serveurs informatiques. C’est une innovation extrêmement intéressante, quand on sait le bilan thermique des fermes de données. Mais les angles d’attaque ne s’arrêtent pas aux performances énergétiques des bâtiments.
La France est un des seuls pays à mesurer l’empreinte carbone globale des bâtiments et de leur construction. Selon Jean Passini, président de la commission environnement et construction durable à la fédération française du Bâtiment (FFB), le coût en CO2 ne provient pas seulement du fonctionnement courant. En effet, le bilan carbone d’un élément construit hors de France est à prendre en compte. Si, par exemple, cet élément a nécessité l’utilisation d’énergie produite par des centrales à charbon, cela est très négatif.
Cette vision 360° explique l’essor des constructions en bois. En effet, le bilan carbone de ces habitations est imbattable. Quelques conditions toutefois : que le bois ne vienne pas en camion de l’autre bout de l’Europe et qu’il n’est pas été coupé dans une forêt primitive ou tropicale.
Isoler le parc existant : la « rénovation énergétique » est le fer de lance du combat écologique
La construction neuve représente seulement 1 % du parc des bâtiments. Pour combattre le réchauffement climatique, il faut rénover le stock de bâtiments déjà existants.
Depuis 2012, la Caisse des Dépôts a prêté 4,5 milliards d’euros pour rénover 350.000 logements sociaux. Ces prêts ont permis deux choses : économiser l’équivalent de 50 % des émissions de CO2 d’une ville comme Le Havre et la baisse des factures d’énergie des locataires.
Le gouvernement souhaite encourager la transition énergétique en soutenant les travaux d’isolation. Le but est d’éliminer 7 millions de foyers étiquetés F ou G, véritables passoires thermiques. Ces habitats représentent 14 % des logements français. L’ensemble des aides de l’Etat (CITE, MaPrimeRenov, Éco-prêt à taux zéro, ANAH) visent donc à permettre aux habitants d’isoler leur habitation.
La loi économie circulaire appliquée au bâtiment
Le bâtiment aussi met le pied à l’étrier de l’économie circulaire. Comment ? En utilisant du béton recyclé et d’une manière générale les déchets du BTP.
Aujourd’hui, seulement 2 % du verre plat du bâtiment ou des moquettes sont recyclés. La ministre de la Transition écologique résume : « Il faut construire sur les initiatives émergentes du secteur du BTP en matière d’économie circulaire pour les structurer et passer à l’échelle industrielle. C’est tout l’objet de la filière pollueur-payeur que nous sommes en train de bâtir collectivement ». Face à l’urgence climatique, ces projets apportent des solutions nouvelles, très intéressantes.