Après quatre ans de négociations, l’Etat de New-York vient de voter un projet de loi qui prévoit d’atteindre la neutralité carbone en 2050. C’est le second Etat américain à fixer cet objectif, juste après la Californie.
New York va contraindre les propriétaires de buildings à réduire la consommation d’énergie et la pollution engendrée par les bâtiments. La « grosse pomme » devrait réduire ses émissions polluantes de 80 % d’ici la moitié du siècle. Un peu moins de 30 ans donc, pour réussir cet exploit qui nécessitera d’importants chantiers. Le montant des travaux est estimé à 4 milliards de dollars.
Le Climate & Communities Protection Act, un texte prometteur
Les habitants l’appellent le « Green New Deal new-yorkais ». L’Etat de New-York et ses 19,5 millions d’habitants ont approuvé un des projets de loi sur la transition écologique parmi les plus ambitieux du pays. Le Sénat de l’Etat, à majorité démocrate depuis les élections de mi-mandat de novembre, a obtenu de justesse un accord.
Dans cet accord est prévu une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 85 % d’ici à 2050 par rapport à 1990. Les 15 % restants pourront être compensés par des achats de crédits carbone, soit le financement de projets considérés comme bénéfiques pour le climat.
L’exemple à suivre est celui de l’Empire State building qui, dès 2009, a enclenché sa modernisation et a fait chuter sa consommation d’énergie de 40 %.
Le texte appelé « Climate & Communities Protection Act » vise également à promouvoir une transition socialement juste. Ainsi, 35 % du budget de l’Etat sur l’énergie devra être dirigé vers des communautés à faibles revenus et victimes de la pollution
Rendre verte l’électricité de New-York
Après Hawaï, le Nouveau-Mexique, la Californie, le Nevada et Washington, New York devient le sixième Etat à adopter un objectif 100 % électricité décarbonée. Le nouveau texte prévoit 70 % d’énergies renouvelables d’ici 2030 et une élimination totale des émissions produites par les fournisseurs d’électricité d’ici 2040.
Aujourd’hui, l’électricité new-yorkaise est produite à plus de 60 % par des sources décarbonées, essentiellement hydroélectriques et nucléaires. Pour remplir ses objectifs, New-York prévoit de déployer des éoliennes offshores, ainsi que des panneaux solaires sur les toits de la ville.
New-York prend exemple sur la Californie
En septembre 2018, la Californie a posé les jalons d’une politique climatique ambitieuse avec le vote de sa loi dite « SB100 ». Elle entraîne à son tour l’Etat de New-York, au PIB plus important que le Royaume-Uni, sur la voie d’une électricité produite à 100 % sans émission de gaz à effet de serre pour 2045. Économiquement, c’est un objectif réalisable. En effet, avec un produit intérieur brut (PIB) de plus d’1,5 milliard d’euros, l’Etat de New York est plus riche que la Corée du Sud, ou encore la Russie.
Sur le plan national, les démocrates progressistes, incarnés par Alexandria Occasio Cortez, portent un « Green New Deal » aux contours encore flous, mais dont le but est d’engager la totalité de la nation dans la transition écologique.